Mon identité enseignante en fin de cursus

Si en démarrant ce cursus j'avais une idée un peu erronée du métier influencée par ce que j'avais moi-même vécu lorsque j'étais en primaire, je sais maintenant exactement en quoi il consiste aujourd'hui.
Le métier a bien évolué, et c'est une excellente chose que l'on tienne compte aujourd'hui de toutes les découvertes des neurosciences en matière de développement de l'enfant, de fonctionnement du cerveau, etc. Je trouve cela primordial de tenir compte de l'enfant dans sa globalité et d'adapter sa pratique à lui, plutôt que de privilégier des aspects organisationnels, financiers, etc. Avant, nous ne savions pas, et on ne peut blâmer personne d'avoir fonctionné de telle ou telle manière. Mais maintenant que nous savons, nous ne pouvons plus ignorer les besoins des enfants et nous nous devons d'y répondre de la manière la plus appropriée.
Par contre, j'ai l'impression que cela complexifie énormément l'exercice du métier : par exemple, j'ai le sentiment qu'il est beaucoup plus aisé de déverser son savoir à des enfants assis en rangs d'oignons que de trouver des manières ludiques de leur faire construire eux-mêmes le savoir. C'est là que réside le challenge : être créatif, se réinventer en permanence, s'adapter continuellement aux enfants, prendre le temps de leur préparer des activités de qualité, qui leur donneront envie d'apprendre...
De manière générale, je me sens prête et compétente pour démarrer dans ce merveilleux métier. Grâce à la formation de grande qualité que j'ai reçue au sein du département pédagogique de Champion, à l'exigence et à la bienveillance de mes professeurs et au soutien de mes camarades et de mes proches, j'ai pu relever ce défi de taille et j'en suis très fière.
Les quelques points d'attention que je connais et qui ont été mis en avant par mes professeurs se solutionneront probablement dans l'exercice du métier. Tout ne "roulera" pas de suite, et c'est bien normal. Mais j'ai les qualités et la maturité nécessaires pour rebondir, m'adapter et persévérer.
Au terme du Bac1, j'écrivais ceci dans mon dossier réflexif au sujet de l'enseignante idéale que j'aimerais devenir :
- Au niveau social : une personne respectueuse, compréhensive, à l'écoute, disponible, bienveillante, patiente, empathique, ouverte d'esprit, dynamique, constante et juste.
- Au niveau de la recherche : quelqu'un de créatif, d'audacieux, de persévérant, d'observateur, d'autonome, et doté de curiosité intellectuelle et d'esprit critique.
- Au niveau des savoirs et de la culture : une personne qui s'intéresse à tout, à ce qui se passe autour d'elle et qui s'exprime correctement tant à l'oral qu'à l'écrit.
- Au niveau de la pédagogie : quelqu'un de patient, qui est clair, qui ne porte pas de jugement, qui se remet en question, qui sait s'adapter et se dépasser.
- Au niveau de la pratique : une personne organisée, structurée, créative, claire, persévérante, qui sait observer et s'adapter.
Aujourd'hui, je pense pouvoir dire que je suis devenue cette enseignante.
Quant à ma motivation pour le métier, son degré est toujours identique qu'en septembre 2020, mais pas pour les mêmes raisons. En effet, ma vision du métier a beaucoup évolué et ce que j'ai découvert durant ces trois années me plait énormément. Bien sûr, il y a quelques ombres au tableau. Je pense notamment à la difficulté à trouver de la stabilité dans un établissement et à concilier vie privée et vie professionnelle en début de carrière. Mais ces inquiétudes sont largement compensées par la richesse des échanges avec les enfants, la volonté de leur proposer des activités motivantes, le plaisir de transmettre et de collaborer, et puis tout simplement le sentiment d'être à ma place, d'avoir trouvé ma voie et de me réaliser.
L'élaboration de ce portfolio m'a obligée à m'arrêter quelques instants pour revenir sur tout le travail réalisé et le chemin parcouru durant trois ans. Il m'a permis de constater combien j'avais évolué, tant au niveau des savoirs que des savoir-faire et des savoir-être. En fouillant dans mes fichiers, je me suis rappelée de nombreuses notions très intéressantes pour ma pratique, et je compte bien m'y plonger à nouveau durant l'été afin de préparer ma rentrée. J'ai aussi pris conscience de mon évolution psychologique : en débutant le bachelier, je sortais d'un burn-out et j'en étais encore très affectée. Aujourd'hui, grâce à toutes les compétences que j'ai acquises, à tous les stages que j'ai réalisés et à toutes les formidables rencontres que j'ai faites, je suis très épanouie et j'éprouve un sentiment de plénitude et de confiance en l'avenir.
Pour terminer, je tiens à vous remercier pour vos enseignements et votre accompagnement bienveillant et empathique durant cette année éprouvante.
Séverine